Novembre 2018

Les sciences humaines et sociales à l'épreuve du terrain...

 

Titre complet : Les sciences humaines et sociales à l'épreuve du terrain - Logique d'enquête, approches narratives et dynamiques coopératives depuis l'Ecole de Chicago

Du 15 au 17 novembre 2018 à l'Université de Tours - 3 rue des Tanneurs - Amphi 4

L'argumentaire du colloque :

L’année 2018 marque le centenaire du Paysan Polonais en Europe et en Amérique, ouvrage essentiel de la tradition de l’école sociologique de Chicago, publié, en cinq volumes, entre 1918 à 1920. Cette publication, emblématique de la perspective épistémologique et méthodologique développée par les sociologues de Chicago, a eu une influence importante sur les sciences sociales, au sein de divers courants : l’interactionnisme symbolique de la « seconde école de Chicago » ; l’ethnométhodologie ; l’ethnographie et la nouvelle sociologie de l’école.

Le Paysan Polonais initie des formes d’enquête favorisant la narration du vécu via les récits de vie en sciences humaines et sociales, et constitue l’un des moteurs du développement des approches herméneutiques/compréhensives en sciences humaines et sociales. En cherchant à comprendre comment Wladek Wisniewski, dans son récit de vie, définit les situations dont il fait l’expérience, notamment lors des moments dits « critiques » de son existence, Thomas et Znaniecki inaugurent une « sociologie pragmatiste », définie par Tripier dans la préface de la traduction française de l’ouvrage (Nathan, 1998), à partir de trois principes : une sociologie de la praxis, une appréhension de la réalité sociale favorisant la perspective du sujet, l’étude des situations vécues dans leur dimension temporelle. …

L’enfant migrant, ses langues et leurs histoires, à l’école

 

Le 28 novembre 2018 - 9h - 18h - Maison de la Recherche - 4 rue des Irlandais - 75005 PARIS

S’inscrivant en cohérence avec les rencontres scientifiques pilotées par le DILTEC sur les approches narratives des parcours plurilingues, le colloque EVASCOL 2018 et la journée du 18/10 (Ecrire dans / avec les langues : Ateliers d’écriture créative en contexte plurilingue), cette journée d’études pluridisciplinaire inaugure de nouvelles transpositions didactiques vers le terrain des UPE2A. Elle sera l’occasion de faire avancer l’usage qui est fait des récits (auto)biographiques des élèves allophones arrivants dans l’école française. Dans ce but, professionnels, chercheurs et étudiants partageront leurs recherches, méthodes, pratiques et questionnements sur la place du plurilinguisme dans le répertoire langagier et dans l’histoire des élèves migrants, allophones.

L’enfant migrant est déjà plurilingue (langues familiales dressant une généalogie parentale et une géographie, langues des pays –où on s’installe, où on passe –, et langues de l’école). Ce répertoire plurilingue évolue entre perte, gain, transformation et dormance. Singulier, il entre en écho avec les parcours migratoires. S’exprimant sur son répertoire actuel, passé ou à venir, le sujet partage une biographie langagière à la croisée des histoires individuelle et collectives. L’enfant migrant opère des choix : oublier, renoncer à des langues, en cacher. Tenu à la scolarité, il devient élève et la maîtrise du français devient essentielle à son devenir scolaire. Certains avaient déjà des compétences en français, d’autres non ou guère. A la porte de l’école, un bilan d’accueil se tient et des questions lui sont posées : quelles langues parles-tu ? sais-tu lire ? L’explication de la migration émerge en quelques énoncés répétés dans le cas des démarches administratives des demandeurs d’asile et mineurs non accompagnés. Comment trouver l’équilibre entre espaces d’expression publique et espace intime préservé ? En classe les élèves suivent un apprentissage orienté vers les objectifs du socle et des programmes. Vis-à-vis des langues des élèves, les attitudes diffèrent, tributaires du rapport personnel de l’enseignant aux langues mais aussi de ses formations initiales et continues.